asile ou asyle [1]

• 1Lieu inviolable où l'on se réfugiait. Les temples païens et autrefois les églises étaient des asiles. Jadis les ambassadeurs avaient le droit d'asile.
• 2 Par extension, tout lieu où l'on est en sûreté contre une poursuite, contre un danger. Dans le temple voisin chacun cherche un asile. [Racine, Phèdre] Assez d'autres États lui prêteront asile. [Corneille, Sertorius] L'asile qu'il [Romulus] avait ouvert à tous venans. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] À vos persécuteurs opposons cet asile, Qu'ils viennent vous chercher sous les tentes d'Achille. [Racine, Iphigénie en Aulide] Un cerf, s'étant sauvé dans une étable à boeufs, Fut d'abord averti par eux Qu'il cherchât un meilleur asile. [La Fontaine, Fables] Et l'asile qu'elle avait choisi pour défendre sa liberté devint un piége innocent pour la captiver. [Bossuet, Oraisons funèbres]
• 3 Fig. Protection, secours, retraite. C'est un asile ouvert que mon pouvoir suprême. [Corneille, Sertorius] À l'ombre de ton nom ils trouvent leur asile. [Boileau, Disc. au roi.] Les cloîtres ne sont pas des asiles contre vos calomnies. [Pascal, Les provinciales] Le méchant qui se cherchait un asile contre la haine. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] C'est un grand asile contre l'ennui. [Sévigné, 612] Vous avez fait une action généreuse de leur donner un asile dans votre établissement. [Fénelon, Télémaque] L'assemblée des fidèles était l'asile de la vertu. [Massillon, Samar.] Quels asiles n'érigea-t-il point à la piété ? [Massillon, Louis XI] Et la cour de Louis est l'asile des rois. [Voltaire, Zaïre] Ma vie est presque usée, et ce reste inutile Chez mon frère avec vous trouvait un sûr asile. [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes]
• 4Salle d'asile ou, simplement, asile, institution charitable où l'on reçoit les enfants de deux à six ans dont les parents ne peuvent s'occuper.